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ITER,

UN PROJET LONGTEMPS ET TOUJOURS CONTROVERSE

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HISTORIQUE

1985, La proposition soviétique
C'est lors du Sommet de Geneve, en novembre 1985 que Mikhail Gorbatchev a proposé de réaliser un programme international pour construire la prochaine génération de tokamak. L'Union soviétique travaillait depuis plusieurs années sur ce type de réacteur exploitant la fusion nucléaire, phénomene qui existe en permanence au sein des étoiles.
En octobre 1986, les États-Unis, l'Europe et le Japon acceptent de rejoindre l'Union soviétique au sein de ce projet. C'est ainsi qu'il a été décidé de créer ITER, qui fut placé sous l'autorité de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Initialement, seuls quatre membres participaient a ITER :
- Les Etats Unis,
- Le Japon,
- L'Union Soviétique,
- L'Europe.

1988-2006, Phase d'étude, de conception et de coordination
En avril 1988, débuta la phase de conception (appelée Conceptuel design activities ou CDA). Cette phase avait pour but de faire la synthese des résultats des différents programmes existants pour les intégrer a ITER. La CDA se termina en décembre 1990.
En juillet 1992, aWashington D.C. aux États-Unis, les quatre membres signèrent un accord qui lança la phase d'ingénierie (appelée Engineering design activity ou EDA) qui dura six ans. Cette phase se termina comme prévu fin 1998.
Les États-Unis quittèrent le projet a la fin de la phase EDA.
Suite au retrait des États-Unis, il est décidé que la deuxieme phase de l'EDA serait lancée. Cette seconde phase avait pour but de revoir a la baisse les objectifs d'ITER, de maniere aprendre en considération le manque de financement apporté par le retrait des États-Unis. Cette phase se termina en juillet 2001.
La phase de coordination (appelée Coordinated technical activities ou CTA) se termina fin 2002. Elle avait pour but de préparer la phase de conception. Elle souleva la question de l'emplacement du site de construction, mais également sur le financement et le cadre juridique d'ITER.
En janvier 2003, la Chine rejoignit ITER, suivie en février du retour des États-Unis et en juin de l'arrivée de la Corée du sud.

Choix du site de construction du prototype
Initialement, quatre sites de construction ont été proposés :
- Cadarache, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), en France,
- Clarington, dans l'Ontario au Canada,
- Rokkasho-Mura, au nord de l'île Honshu au Japon,
- Vandellos, en Espagne.
Le choix du site était tres important politiquement, mais surtout économiquement. L'investissement d'ITER est estimé a 10,3 milliards d'euros sur 30 ans. Une étude réalisée en France en 2002 prévoit qu'ITER créera 3 000 emplois indirects pendant les 10 ans de construction et 3 250 emplois indirects pendant les 20 ans d'exploitation (dont les 3/4 environ en région PACA). On comprend ainsi que l'implantation d'ITER puisse etre considérée par certains comme une aubaine pour la région choisie.
Apres une querelle franco-espagnole, l'Espagne a retiré sa proposition le 26 novembre 2003. Cadarache est ainsi resté le seul site soutenu par l'Union européenne. La proposition canadienne de Clarington a disparu d'elle-meme, faute de véritable financement et de volonté politique des Canadiens, qui ont décidé de rejoindre l'UE. Le site de Cadarache a reçu également le soutien de la Chine et de la Russie tandis que le site de Rokkasho-Mura recevait celui des États-Unis et de la Corée du Sud.

2005, Choix de l'Emplacement du site de Cadarache en France
En mai 2005, avant meme que le choix du site n'ait été arreté, le site de Cadarache semblait déja avoir l'avantage, si bien que l'Union européenne avait décidé, quelle que soit la décision, de commencer les travaux a Cadarache. La déclaration discrete du Premier ministre japonais Jun'ichiro Koizumi le 2 mai 2005 semblait déja confirmer l'installation d'ITER en France. Celle-ci a proposé de doubler son financement pour la phase de construction, qui passerait a 914 millions d'euros. Le gouvernement français a également demandé aux collectivités locales d'augmenter leur financement, qui est actuellement de 447 millions d'euros.
Alors que le gouvernement japonais défendait toujours officiellement la candidature de son site, il laissait entendre a plusieurs reprises qu'il ne se battrait plus pour avoir 100 % du projet. Le 5 mai aGeneve en Suisse, un accord technique a été signé entre le Japon et l'Union européenne, ou il était stipulé que le pays hôte (aucun nom n'est alors cité) assumerait 40 % du prix de construction d'ITER, alors que le pays non hôte obtiendrait :
- 20% des contrats industriels pour la construction,
- 20% des effectifs permanents d'ITER.
un programme complémentaire de recherche d'un montant de 700 millions d'euros financé à moitié par le pays hôte et non-hôte ;
la construction d'un centre d'étude de matériaux pour la paroi d'ITER, baptisé International Fusion Materials Irradiation Facility (IFMIF) ;
le soutien du pays hôte a sa candidature pour le poste de directeur général d'ITER.
Tous ces avantages seront obtenus sans que la contribution n'augmente par rapport aux autres membres non hôtes, qui est de 10% du coût de construction. Le Japon renonce alors implicitement a accueillir le réacteur, mais gagne sur de nombreux tableaux.
C'est finalement à Moscou, le 28 juin 2005, qu'a été signée la déclaration commune de tous les membres du programme ITER, désignant Cadarache comme le site de construction du réacteur.

Phase de construction et d'exploitation
Le 21 novembre 2006 est signé au Palais de l'Élysée l'accord final sur la construction d'ITER, par les représentants de la Chine, de la Corée du Sud, des États-Unis, de l'Inde, du Japon, de la Russie et de l'Union européenne. Les trois textes composant cet accord devront etre ratifiés par tous les signataires. La meme journée, apres la signature de l'accord, le premier conseil des gouverneurs d'ITER a eu lieu au Centre de conférences internationales a Paris.
La phase de construction est prévue pour commencer fin 2006 ou début 2007 et durer de 8 a10 ans.
La phase d'exploitation devrait commencer en 2015 et durer au minimum 20 ans. Apres cela, si la validation complete d'ITER est réalisée, la conception d'un autre réacteur expérimental de puissance équivalente à un réacteur industriel sera lancée, destinée a étudier la possibilité d'une exploitation commerciale a proprement parler, apres quoi les premiers réacteurs d'application pourront etre fabriqués, sans doute pas avant 50 ans.

Phase de désaffectation
Une fois la phase d'exploitation terminée, il faudra démanteler l'installation. Les sous-produits issus d'ITER sont peu voire pas du tout radioactifs, ce qui n'est pas la cas de la chambre, qui devra etre traitée comme il se doit pour respecter les normes de sécurité qui seront alors en vigueur. Cette phase devrait durer cinq ans.

Source: www.wikipedia.org